Fin août 1862, l'armée nordiste venait de subir l'une de ses plus cuisantes défaites à Bull Run, à quelques kilomètres au sud de Washington. Pour la seconde fois depuis le début de la guerre de Sécession, la capitale fédérale était menacée par les troupes confédérées et les puissances étrangères s'apprêtaient à intervenir diplomatiquement dans ce conflit en faveur du Sud. Jamais l'Union n'avait été aussi près de disparaître. Son sort pouvait se jouer sur une bataille décisive.
Le général Lee décida de forcer le destin en envahissant le Nord. Le 17 septembre, il affronta l'armée fédérale commandée par McClellan, surnommé le « jeune Napoléon », sur les bords d'une petite rivière du Maryland, l'Antietam. Ce fut le jour le plus sanglant de l'histoire américaine. Un an avant Gettysburg, cette bataille marquait l'un des principaux tournants de la guerre. Elle devait, entre autre, permettre au président Lincoln de proclamer l'émancipation des esclaves.
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Docteur en histoire, Frédéric Naulet est membre de la Commission française d'Histoire militaire. Spécialiste de l'artillerie, il est l'auteur de plusieurs ouvrages et articles sur ce sujet.