Pour la psychanalyse, malgré la loi de l'Œdipe, le désir sexuel n'est pas univoque, ne va pas de soi. Loin de toute adéquation entre l'objet et le sujet, il devient excès, protestation, invention face aux conditionnements identificatoires. Il opte pour la rencontre contingente et réfute la soumission au nécessaire. Ce fut le constat de Freud malgré sa tentative de miser sur le Père-qui-dit-non. À son tour, Lacan le martèle dans son Séminaire Le désir et son interprétation (1958-1959) : « Le désir se présente comme le tourment de l'homme. » Avec cette balise, une psychanalyse ouvre sur ce « grain de fantaisie et de poésie » toujours unique, associé au féminin, qui se substitue à la seule normalisation mâle accomplie sous l'autorité du Nom-du-Père.
Le dernier enseignement de Lacan (années 1970-1980), éclairé par Jacques-Alain Miller, donnera à ces affirmations des développements cliniques rigoureux et inouïs. S'orienter à partir du féminin, logicisé comme pas-tout, hors formatage universel, ouvre d'autres perspectives dans la conduite des cures. Les textes de cet ouvrage le démontrent, chacun, de façon singulière.
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Textes de : Christiane Alberti, Francesca Biagi-Chai, Hélène Bonnaud, Gil Caroz, Hervé Castanet, Jean-Pierre Deffieux, Jacqueline Dhéret, Sylvie Goumet, Nicole Guey, Françoise Haccoun, Pamela King, Dominique Laurent, François Leguil, Anne Lysy, Alain Merlet, Dominique Miller, Patrick Monribot, Josiane Paccaud-Huguet. Entretiens avec Jorge León, Mathieu Riboulet.