La propagande est au coeur du «gouvernement des hommes». Elle n'existe pourtant que sous une forme déniée dans les démocraties représentatives. En France, cette dénégation a historiquement pris l'expression d'un mythe puissant: celui d'une incompatibilité de nature entre la République et la propagande.
Contrairement à une idée assez répandue, ce mythe s'est forgé dès avant Vichy, dans un ensemble de processus sociaux et politiques qui ont exclu la possibilité d'une administration de la propagande durant les années trente. Des hommes comme Philippe Berthelot, Jean Giraudoux, Camille Chautemps ou Louis Joxe, ont plusieurs fois tenté d'organiser la propagande de l'État et ce tout particulièrement lors de la «drôle de guerre». Il reste qu'aucune de ces tentatives n'a jamais vraiment abouti et que la situation très ambiguë de la propagande d'État s'est vue rationalisée sous la forme d'une incompatibilité d'essence.
Au carrefour d'une histoire de la communication publique et d'une sociologie des espaces politiques, bureautiques et intellectuels de la fin de la IIIe République, cet ouvrage éclaire ces tentatives aujourd'hui oubliées au profit de la seule expérience de Vichy. Il aborde ainsi plus largement les relations complexes entre l'État et l'Opinion en démocratie.
Nombre de pages : 289
Format : 15.5 X 24.0 cm
ISBN : 978-2-7178-4879-3
Didier GEORGAKAKIS9782717848793